
Le 28 octobre 2022, un groupe de quatre présumés trafiquants de faune qui étaient déjà connus des Parcs Nationaux et des services de Police de la localité et avaient déjà été pour certains condamnés à 2 ans de prison avec sursis pour détention, circulation, tentative de commercialisation de 2 peaux de léopards et plusieurs pattes d’oryctéropes (2 espèces intégralement protégées) dans le Parc National du Niokolo Koba (PNNK), ont à nouveau été interpellés pour les mêmes faits de braconnage et trafic de peaux d’animaux.
En effet, c’est vers la fin du mois d’octobre que l’ONG Panthera, une ONG américaine installée à Tambacounda et dont la mission principale est de préserver les derniers lions d’Afrique de l’ouest a sollicité l’appui du Projet Eagle Sénégal pour les appuyer à retrouver les auteurs d’un présumé crime ignoble. Ces 04 individus seraient en effet présumés coupables ou complices d’avoir abattu une lionne en périphérie du Parc. La lionne aurait eu avec elle 2 lionceaux. Les investigations menées de concert entre les Parcs Nationaux, l’ONG Panthera et le Projet Eagle ont permis d’apporter suffisamment d’éléments au Procureur de la République de Tambacounda qui a aussitôt saisi la Brigade de Recherche de Gendarmerie pour tenter d’aller interpeller les présumés braconniers dans leurs cachettes, ce qu’ils réussirent avec succès.
Malheureusement, la peau supposée de la lionne, à l’issue de l’arrestation et de la garde à vue des braconniers ne sera pas restituée aux autorités par les présumés criminels. Toutefois, lors de leur interpellation, une peau de ratel, un mammifère assez méconnu des sénégalais dont le repas préféré est le miel, est retrouvé chez les présumés braconniers. Ce sont aussi plusieurs fusils et munitions dont un fusil de guerre qui ont été saisis. Les 04 présumés braconniers ont été condamnés à 3 mois de prison avec sursis et sont donc libres.
Une nouvelle fois, cette opération a mis en évidence l’importance du commerce illicite de lions au Sénégal, des grands félins en général, malgré les efforts de conservation des autorités Environnementales Nationales et Internationales au Sénégal. Le Sénégal Oriental constituerait définitivement un haut-lieu de trafic et d’échanges de peaux de lions et de léopards. L’abattage de cette présumée lionne viendrait encore plus exacerber ce fléau et énerver les autorités environnementales puisque les deux lionceaux qui se seraient retrouvés seuls dans la brousse, sans protection de leur mère sont voués à une mort certaine.
Pour rappel, la lionne est une espèce intégralement protégée aux termes de l’article D36 du décret n°86-844 du 14 juillet 1986 portant code de la chasse et de la faune. L’espèce est gravement menacée en Afrique, vulnérable et en danger critique d’extinction. Le lion est inscrit sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Protection de la Nature). Il bénéficie d’une protection dans l’annexe II de la CITES. Le Sénégal possède une grande partie des derniers lions d’Afrique de l’Ouest. Nous avons donc le devoir et l’immense responsabilité de les protéger jalousement.
