COVID 19 :  L’EFFET « BOOMRANG » DANGEREUX DU TRAFIC DE PANGOLIN EN AFRIQUE.

D’après les investigations de EAGLE au Sénégal, le pangolin bien que discret est présent sur le territoire Sénégalais où il fait l’objet d’un trafic annuel entre le Mali et le Sénégal pour la communauté Asiatique. Au Sénégal, le traitement de la criminalité faunique est effectif. La révision des textes de lois à ce sujet, pierre angulaire à une meilleur riposte contre ce crime, est en cours et devrait apporter des outils plus efficaces dans le traitement de cette forme de criminalité.Une collaboration étroite et forte existe depuis 2014 entre les différents Ministères concernés par la lutte contre le trafic de faune et le projet« EAGLE Sénégal » (Eco Activists for Governance and Law Enforcement), une organisation Américaine, pionnière et leader dans ce domaine en Afrique. Cette organisation accompagne et appuie activement les services de l’Etat en particulier le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable et le Ministère de l’Intérieur dans la lutte contre cette forme particulière de criminalité environnementale et sécuritaire. Grâce à cette collaboration fine, depuis 2014, le Sénégal renforce progressivement sa volonté de freiner ce trafic et affiche des taux de résultats bien supérieurs à certains pays voisins en termes de lutte contre le trafic de faune sauvage. Le Ministère de l’Environnement, par ses deux directions des Eaux et Forêts et de la Chasse (DEFCS) et des Parcs Nationaux (DPN) avec l’appui de la Direction Générale de la Police (DGPN) et du projet EAGLE Sénégal ont ainsi confisqué ces 6 dernières années, des contrebandesde faunes natives du Sénégal ou de la sous-région dont certaines sous-régions touchées par le virus EBOLA (lui aussi transmissible de l’animal sauvage à l’Homme !). Ainsi, ont été saisies et confisquées plus de 3500 peaux et pièces de diverses espèces protégées (lion, léopard, crocodiles, python, singes, antilopes, servals, loutres, chauve-souris etc….), plus de 1800 animaux sauvages vivants destinés à l’exportation illégale Internationale (perroquets, perruches, tortues etc..)et plus de 2000 objets en ivoire d’éléphants. Pour ces saisies majeures, ce sont plus de 70 trafiquants qui ont été interpellés, jugés et condamnés, pour des faits de détention, circulation commercialisation, abattage d’espèces protégées selon l’article L32 et L27 du code de la chasse.Cette lutte engagée par le Sénégal, pour la survie des espèces de faune sauvage, dont notre propre survie est étroitement liée doit se poursuivre et se renforcer. Cette pandémie dont le pangolin africain est braconné et commercialisé illégalement à l’International est le vecteur principal du COVID19 au même titre que la chauve-souris l’est pour EBOLA, sont la preuve irréfutable du bien fondé de cette lutte pour la sécurité des États. Il est devenu impératif de reconsidérer la criminalité faunique comme une priorité de tous les États Africain. Le trafic de faune sauvage engendre des monstres silencieux bien dangereux car il génère notamment des revenus illicites annuels de plus de 20 milliards de dollar,menace lapaix des États Africains, grâce au financement facile que procure ce commerce à des groupes terroristes reconnus tels que la LRA, les Janjawid, les Al Shabab, vide nos précieux Parcs Nationaux de sa faune, appauvrit le peuple africain de ses ressources naturelles et fait planer un énorme risque de santé publique. C’est notamment le cas avec cet effet « boomerang » du trafic de pangolin africain, qui non seulement génère une crise économique, sécuritaire et environnementale en amont, mais en aval, retourne à sa source , l’Afrique,  avec le COVID19.

« La cruauté envers les animaux peut devenir violence envers les hommes ». Cette citation prémonitoire de l’actrice américaine Ali MacGraw ressurgit à l’heure où la pandémie du COVID-19 met à l’épreuve les systèmes sanitaires les plus modernes et étend ses tentacules dans toutes les régions du monde. Pour en trouver les réponses, les recherches scientifiques se sont très tôt tournées vers les origines de ce nouveau virus et ont mis en cause très rapidement les relations entre l’homme et les animaux sauvages. En réalité, l’hypothèse retenue reste que le virus issu de la chauve-souris, n ‘étant pas transmissible à l’homme a transité par le pangolin pour infecter l’homme et le pangolin est aujourd’hui considéré comme « l’hôte intermédiaire » de ce virus mortel.Une étude dirigée par Christine Kreuder Johnson, Professeur d’épidémiologie, publiée dans le journal de recherches biologique « Proceeding of the Royal Society B » considère que les animaux sauvages menacés d’extinction représentent deux fois plus de risques de zoonoses que les espèces dont le risque d’extinction provient d’autres facteurs que les humains. (Pour rappel une zoonose, est une transmission d’un agent pathogène infectieux résident sur un animal, transmis à l’humain.)Le pangolin africain, petit mammifère écailleux très discret, théoriquement présent au Sénégal et intégralement protégé sur notre sol (Interdiction de le posséder mort ou vif et de le commercialiser), est aujourd’hui l’espèce africaine la plus trafiquée vers l’Asie, juste avant lerhinocéros, l’éléphant et le lion. Le kilo d’écailles de pangolin est estimé à 1000 US Dollars sur le marché Asiatique. Si ça viande  est le « nec le plus ultra » au niveau gustatif, ses écailles qui recouvrent son corps comme une armure, auraient des vertus médicinales chinoises, plus précisément sur les problèmes d’impuissance sexuelle. Il  faut  noter que, malgré le coup de fouet que cette pandémie nous inflige, son trafic est si majeur en Afrique, que sa viande et ses écailles se vendent toujours librement sur les marchés du Gabon, d’Afrique Centrale, du Cameroun etc. Où, après sa vente, il voyage en morceaux ou écailles bien dissimulées dans des sacs. Une opération en collaboration avec EAGLE (Eco Activists for Governance and Law Enforcement) a eu lieu au Cameroun il y à peine 8 jours seulement et une saisie de 50 kg d’écailles de pangolin à vendre a pu être réalisée.