Du 11 au 15 décembre 2023, Lyon a accueilli la 34th Interpol Wildlife Crime Working Group Meeting. Avec la participation de 165 personnes de 56 nationalités, dont 145 représentants gouvernementaux et 20 ONG, l’événement a été marqué par une présentation remarquable de Cécile Bloch, coordinatrice d’EAGLE Sénégal, sur la corruption dans le trafic de faune. La session a favorisé le partage d’expériences et la création de liens pour des collaborations futures. L’engagement des délégués gouvernementaux et des ONG témoigne d’une volonté collective de lutter contre les crimes liés à la faune sauvage. Cette réunion a renforcé la coopération internationale dans la lutte contre le trafic illégal d’espèces sauvages, soulignant l’importance cruciale de la collaboration mondiale pour la préservation de la biodiversité.
Année : 2023
Criminalité Faunique à Dakar : Arrestation d’un Trafiquant de Faune en Possession de deux défenses d’Éléphant
Les autorités sénégalaises poursuivent leur combat acharné contre le trafic de faune, une menace constante pour la biodiversité et la sécurité nationale. Malgré les défis persistants, le samedi 18 novembre, une nouvelle opération a mené à l’arrestation à Dakar d’un présumé trafiquant d’ivoire d’éléphants.
L’opération, orchestrée par la Direction des Eaux et Forêts en collaboration avec un important dispositif policier de trois unités différentes et appuyé par le Projet Eagle Sénégal a permis de mettre la main sur un trafiquant d’ivoire d’éléphant en flagrant délit de détention, mise en circulation et tentative de commercialisation de deux défenses d’éléphant et de 90 bijoux de luxe en ivoire sculpté. Cette initiative conjointe démontre une fois de plus l’engagement des autorités à lutter contre le trafic de faune sous toutes ses formes.
L’individu, de nationalité sénégalaise, a été appréhendé en possession de deux défenses d’éléphant de 15 kg chacune, ce qui est un poids conséquent et rare en Afrique de l’Ouest. Une impressionnante quantité de bijoux de luxe en ivoire, 17 dents de léopards et autres animaux protégés ont aussi été saisies. Une perquisition effectuée au marché Soumbédioune, dans son magasin a permis de découvrir des dizaines d’autres produits issus de l’éléphant et du lion, prêts à être écoulés dans le marché. Placé en garde à vue depuis samedi, il a été déféré au parquet du Tribunal de Dakar où il devra répondre de ses actes.
Cette arrestation de haut vol met en lumière le commerce illicite d’ivoire d’éléphant appelé aussi « Blood Ivory » pour ses liens reconnus avec des groupes terroristes très connus comme les Jenjaouids, la LRA, les Al Shabab (Al Qaida) qui financent en partie leurs actions sanglantes grâce aux revenus générés par la vente illégale d’ivoire d’éléphant. Pour rappel, un éléphant meurt toutes les 15 minutes sur le continent africain pour son ivoire. Un désastre pour la sauvegarde de l’espèce en Afrique. L’éléphant d’Afrique, qui fait partie des espèces intégralement protégées aux termes de l’article D36 du Code de la chasse sénégalais, inscrit à l’annexe I de la CITES est classé en danger critique d’extinction sur la Liste rouge des espèces menacées de l’UICN. L’espèce fait face à des pressions constantes en raison de la demande mondiale pour ses défenses en ivoire. Bien que le Sénégal ne compte pas un grand nombre d’éléphants sur son territoire, leurs défenses sont souvent importées d’Afrique Centrale ou du Gabon pour les besoins d’achat illégal de la communauté asiatique résidente au Sénégal.
Cette réussite contribue non seulement à la protection des espèces menacées, mais également à la préservation du patrimoine faunique du Sénégal, renforçant ainsi la paix et la sécurité aux frontières du pays. La communauté internationale est appelée à rester vigilante et à soutenir ces efforts cruciaux pour assurer un avenir durable aux espèces animales en danger et garantir la paix des Etats.
Criminalité Faunique : Interpol Dakar s’envole au secours de perroquets protégés
En ce mercredi 12 avril 2023, alors que la banlieue dakaroise s’affaire aux derniers préparatifs du « Kheudd », une équipe de choc d’Interpol Dakar en collaboration avec le projet EAGLE Sénégal s’apprête à mener une perquisition tambours battants au domicile d’un trafiquant de faune arrêté la veille à Abidjan pour tentative de commercialisation de perroquets protégés. Cette intervention a permis l’arrestation de 3 trafiquants présumés complices, la saisie de documents et de 11 perroquets Timneh, un type d’oiseau protégé non originaire du Sénégal.
Cette perquisition au Sénégal intervient à la suite d’une opération majeure de trafic d’oiseaux effectuée la veille en Côte d’Ivoire par l’Unité de police de Coordination de la lutte contre la criminalité transnationale (UCT) en collaboration avec le ministère des eaux et forêts de Côte d’Ivoire et l’appui du projet EAGLE Côte d’Ivoire. Cette opération transnationale a permis aux autorités d’Abidjan d’arrêter deux trafiquants dont le principal suspect est de nationalité sénégalaise, de saisir de nombreux documents d’importation et d’exportation de perroquets vers plusieurs pays africains dont le Sénégal et vers l’Occident pendant plus de 20 ans et de confisquer les 112 perroquets gris du Gabon qui étaient destinés à la vente au Sénégal.
A la suite de cette opération à Abidjan, Interpol saisit alors immédiatement son homologue sénégalais pour lui demander un appui dans cette affaire et aller procéder à la perquisition du domicile du trafiquant sénégalais arrêté. A l’issue de cette perquisition à Yeumbeul, les trois présumés complices de ce trafic de faune ont été entendus par Interpol et il leur serait reproché l’association de malfaiteurs et le trafic d’oiseaux sauvages dans le cadre d’un crime organisé transnational. Quant aux 11 perroquets Timneh saisis, c’est une espèce hautement en danger d’extinction, protégée par l’Annexe I de la Convention de Washington (CITES) interdisant formellement la commercialisation de cet oiseau. Ils sont actuellement pris en charge pour leur remise en santé par des soigneurs qualifiés avant d’être remis aux bons soins de la Direction des Eaux et Forêts et de la Chasse.
Par cette opération internationale inédite sur le thème du trafic de faune entre les deux pays, les autorités sénégalaises et ivoiriennes démontrent leur détermination commune à lutter ensemble contre le trafic de faune transnational et démanteler les réseaux de trafic d’oiseaux qui opèrent impunément entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire.
Cette opération majeure entre nos deux pays est un exemple d’union de plusieurs forces pour combattre et mettre fin à une pratique illégale de l’exploitation de notre patrimoine faunique africain au-delà de nos frontières. Que les trafiquants se le tiennent pour dit, ils ne seront plus en sécurité nulle part.
Criminalité faunique : Un burkinabé condamné à 1 mois de prison pour trafic de peau de léopard
La lutte contre le trafic de faune au Sénégal Oriental continue de porter ses fruits. Malgré les nombreuses sensibilisations faites au public et les messages forts envoyés aux trafiquants de faune de la zone de Kédougou par les tribunaux avec des condamnations de prison ferme pour chaque trafiquant, c’est une nouvelle opération d’interpellation, mise en œuvre par le Commissariat central de Kédougou, en collaboration avec la Direction des Parcs Nationaux qui a permis de mettre la main sur un trafiquant de faune, le 21 février dernier. L’individu, de nationalité burkinabé, a été arrêté en flagrant délit de possession et tentative de commercialisation d’une peau de léopard, d’une peau de serval, d’une peau de crocodiles et divers autres trophées de faune sauvage.
Déféré au Tribunal d’Instance de Kédougou, le trafiquant a été condamné ce mercredi 1er mars à une peine d’un mois ferme de prison pour importation, détention, mise en circulation et tentative de commercialisation de dépouilles d’espèces intégralement protégées.
Le léopard est un grand félin magnifique et discret, présent dans le parc national du Niokolo Koba et dans le sud du pays. Il est inscrit à l’annexe I de la Convention de Washington (CITES) qui réglemente la commercialisation des espèces hautement en danger de disparition de la surface de la planète. L’annexe I à laquelle appartient le léopard est la plus restrictive en matière de transport et commercialisation puisqu’elle interdit totalement son commerce et son déplacement mort ou vif hors des frontières de par le monde sauf pour des raisons scientifiques.
La région de Kédougou est une zone très touchée par le trafic de faune du fait de la présence du Parc du Niokolo Koba mais aussi de sa position frontalière avec le Mali ou la Guinée. Ce trafic est généralement lié à d’autres formes de banditisme organisé transfrontalier comme le trafic d’armes, de drogues, le trafic d’or, etc.
D’après le nombre de trafiquants de peaux de léopard et autres armes et munitions associées qui ont et arrêtés et condamnés depuis 2020 dans la zone sud orientale du Sénégal, la lutte contre le trafic de faune semble bien enclenchée grâce à une excellente synergie des forces vives des Parcs nationaux, des Tribunaux et des différentes Forces de Sécurité du Sénégal.
Un constat positif qui permet d’assurer la survie des espèces menacées, contribuant ainsi à la retenue du patrimoine faunique dans nos frontières et au maintien de la paix et de la sécurité à nos frontières.
CRIMINALITE FAUNIQUE: Le trafiquant de peau de léopard prend un mois ferme
Du nouveau dans l’affaire de criminalité faunique de Kédougou/ Moussala. Le troisième larron, propriétaire de la peau de léopard objet de l’infraction qui avait mené à l’interpellation des nommés Mouminou Touré et Seydou Mouhamadou a été condamné à 1 mois de prison ferme par le Tribunal d’Instance de Kédougou. Sonkolo Coulibaly a été arrêté le 11 novembre à Moussala à la frontière du Mali. Il était recherché depuis l’arrestation de deux de ses complices en flagrant délit de tentative de commercialisation d’une peau de léopard, une espèce intégralement protégée.